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Lutherie amateur

Jour 12 :

Je retrouve Dominique Bouges avec plaisir et ma guitare, vernie !

Ca me fait bizarre de la retrouver sous un aspect très différent de celui qu’elle avait 15 jours plus tôt. La table ressort très blanche et les éclisses très rouge. Il me faut un petit temps pour m’y faire mais je finis par réellement apprécier le rendu.

Ca n’est pas aisé de reprendre le rythme après une coupure si longue. Mon premier travail consiste à finir de poncer la dernière couche de vernis avant le polissage. Il ne doit plus rester aucune zone brillante. Il faut faire ça de façon très douce au risque sinon de passer à travers le vernis.

A l’aide de la lime que j’ai utilisé pour poncer le bord des frettes, je casse la légère couche de vernis qui s’est infiltrées sous le scotch avant de retirer celui-ci. Je suis mal positionné lorsque je fais ça, je ripe et je mets un coup de limes sur deux frettes…c’est très dommage, car il faudra surement rattraper les frettes du dessous pour éviter que ca frise lorsqu’on posera les cordes. C’est vraiment ballot comme boulette.
Je retire le scotch de la touche et en voulant gratter un excédent de vernis à  l’ongle sur la dernière case, ma main ripe et je marque la table profondément avec l’ongle. Le vernis n’est pas encore totalement dure, malheureusement pour moi. Comme je le disais la reprise est dure.
Dominique m’avait prévenu qu’après le vernissage, il fallait être extrêmement prudent avec tout ce qu’on faisait sur la guitare. Il espère pouvoir atténuer un peu au polissage les marques, mais certaines resteront visibles. On envisage la pause d’une plaque de protection pour masquer la boulette. Je ne suis pas fan généralement de ce genre de chose, mais la situation l’impose. On verra après polissage.

On vérifie régulièrement le rendu au cours du polissage. On passe un chiffon doux pour retirer la pâte à polir et on voit apparaître le brillant du vernis. C’est vraiment génial. Il faut faire attention de ne pas attaquer par les bords au risque de se faire arracher l’instrument des mains par la machine. Il faut vraiment tenir fermement l’instrument.
A la fin du polissage, mes marques d’ongles sont toujours visibles, on collera demain la plaque de protection qui devra forcément être opaque.

Dominique découpe une pièce d’ébène dans laquelle je fabrique le chevalet. On reporte la forme à partir d’un gabarit et je ponce le fond de la pièce sur une cale à poncer ayant le même radius que la table pour ajuster la pause et le collage.
Dominique repère à l’aide d’un outil la position exact du chevalet par rapport à la 12ème case. Il y a deux petites pointes qui indiquent la place du sillet. On trace ainsi la ligne représentant la place du sillet.

Dominique procède à la défonce de la rainure qui accueillera le sillet. Il ne faut pas trop creuser sinon on aura un sillet immense pour arriver à la bonne hauteur de corde, de même un sillet trop court sera problématique pour l’angle d’arrivé des cordes sur le sillet. Tout cela est très difficile à apprécier pour le novice que je suis.

On creuse un peu plus car on doit ajouter le micro piezzo. On perce également un trou dans la fente de sillet pour le passage du câble de micro.



On repère à la règle les cordes de Mi et les cordes intermédiaires à l’aide d’un outil qui tient compte de l’épaisseur des cordes et qui garantit un espacement équidistant. Je pré-perce les trous accueillant les chevilles dans l’alignement des cordes

Il faut maintenant affiner la forme du chevalet, c'est-à-dire retirer de la matière en respectant ce qu’y a été positionné précédemment.
Mon utilisation du lapidaire n’est pas encore assurée et je n’arrive pas à me tenir à la forme standard du chevalet de l’OM. En corrigeant mes erreurs j’arrive petit à petit à une forme originale qui me plait bien qu’elle ne soit pas celle prévue. Dominique de retour d’une course regarde le résultat et convient que ca n’est pas mal non plus comme ça. Tant mieux, sinon il fallait repartir de zéro.




Il faut faire sauter le vernis sur la zone de collage du chevalet. On repositionne correctement le chevalet on le fixe temporairement sur la table par deux petits trous dans lequel on insère deux petits morceaux de cure-dents. Pas bête !




Ceci fait, à l’aide d’un cutter, Dominique trace le contour du chevalet sur la table. L’erreur n’est pas permise. Une fois fini, on retire le chevalet et je m’attaque à faire sauter le vernis dans la zone délimitée avec une lame de rasoir. Cela me prend plus d’une heure d’intense concentration et d’effort pour ne pas riper et rayer la table.



L’opération est réussie et on va pouvoir coller le chevalet avant de finir la journée. Le moment tant attendu approche.


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